Entre vallée et châteaux

Ce domaine qui date du XVIIe siècle, a appartenu à la même famille pendant plus de 400 ans, les Freddy de Coubertin, anoblis sous Louis XI. Pierre de Coubertin a notamment habité cette demeure. C’est lui qui a fait revivre les Jeux Olympiques à l’époque moderne et créé le Comité international Olympique, en 1894.

Aujourd’hui le domaine abrite la Fondation de Coubertin qui assure à des jeunes de plus de 15 ans, une formation à des métiers traditionnels (ferronnier, tailleur de pierre, etc.) fondée sur l’apprentissage, la vie en communauté et le voyage appelé « Tour de France ». Le domaine est composé du château dans lequel sont conservées les collections de sculptures et le jardin des Bronzes. Les communs, qui abritaient autrefois les écuries, la ferme et les appartements du régisseur, sont désormais réservés à la formation et à l’hébergement des ouvriers. Le parc de 29 hectares accueille les ateliers St-Jacques, la fonderie d’art, les salles de cours et "un parcours contemporain de sculptures.

La ferme de Coubertin appartient à la même famille depuis presque 50 ans ! Elle abrite une soixantaine de vaches laitières et de chèvres élevées au grand air. Elles sont nourries au foin. A la ferme sont fabriqués des fromages, yaourts ainsi qu’une succulente tarte au fromage blanc… Tous leurs produits laitiers bénéficient de la marque « Produit du Parc ». Le Parc naturel régional souhaite signaler par cette marque, l’attention particulière portée par les fermiers de Coubertin à l’environnement et leur savoir-faire pour fabriquer de bons produits.

Le château de la Madeleine domine Chevreuse, il est l’un des plus beaux exemples de châteaux médiévaux en Ile-de-France. Construit il y a plus de 1000 ans par Guy Ier, puis racheté et agrandi il y a 500 ans par Pierre de Chevreuse, il ne s’est pas construit en une fois ! Aux XIIe, XIVe et XVIe siècles, trois enceintes défensives se sont succédées. Le château était un lieu stratégique pour défendre le village de Chevreuse victime de nombreuses attaques et pillages. Il doit son nom à Sainte Madeleine à qui l'ancienne chapelle seigneuriale située à proximité du château était dédiée. Propriété du Conseil Général des Yvelines depuis 1981, le château accueille la Maison du Parc naturel régional depuis 1989. Entre pour le visiter et découvre son histoire avec le livret jeu !

Célèbre, je le devins grâce au théâtre. Mais je m’essayais à l’écriture depuis mes plus jeunes années. Et, lorsque j’étais élève à Port-Royal, ces lieux m’inspirèrent une série d’odes que j’intitulais « Le paysage, ou promenade de Port-Royal des Champs ».

Que je me plais sur ces montagnes,
Qui s’élevant jusques aux cieux,
D’un diadème gracieux
Couronnent ces belles campagnes !
…
De là j’aperçois les prairies,
Sur les plaines et les coteaux
Parmi les arbres et les eaux,
Etaler leurs pompes fleuries.
Deça je vois les pampres verts
Enrichir cent tertres divers.
De leurs grappes fécondes ;
Et là les prodigues guérets,
De leurs javelles blondes,
Border les prés et les forêts.

Des pampres, des tertres, des guérets, des javelles, diantre, quel charabia ! Quelque explication ? Les pampres verts, ce sont les vignes sur les coteaux exposés au sud. Et les prodigues guérets avec leurs javelles, ce sont les champs avec leurs blés coupés situés sur les coteaux, entre les prés en bas le long de la rivière et la forêt en haut sur le rebord du plateau. Je continue ?

Je vois les fruitiers innombrables
Tantôt rangés en espaliers,
Tantôt ombrager les sentiers
De leurs richesses agréables.

Partout, les champs, les prairies étaient plantés de pommiers et de poiriers pour fabriquer le cidre et le poiré, de châtaigniers aussi en moindre nombre. Les fruitiers ont disparu avec les ouvriers agricoles et l’arrivée de la mécanisation et la vigne n’a pas été replantée après l’invasion du phylloxera à la fin du XIXe siècle.

Le mot du Parc : Le paysage décrit par Racine est typique de la vallée de Chevreuse. Préserver et renforcer son identité est une des missions du Parc. Le coteau au pied du château retrouvera peut-être un jour sa vigne, comme celui de Port-Royal. Les prairies, les haies, les arbres isolés, les vieux fruitiers sont autant d’éléments identitaires du paysage. Leur maintien est aussi essentiel à la biodiversité. Le paysage, est avant tout une « vue ». Le château a été édifié en rebord de plateau pour voir loin et surveiller ainsi la vallée et la route en contrebas, un axe de communication important à l’époque. Au musée de Port-Royal, du haut des Cent-marches, vous admirerez aussi la vue spectaculaire sur le vallon. Pourtant, les vues du plateau vers la vallée sont rares. Le Parc encourage les communes à les rétablir lors de projets d’aménagement.