Flânerie villageoise

Cette jolie petite maison du 18e siècle fut baptisée, à son ouverture en 1765, "L’Auberge du Soleil d’Or". Dans cette demeure se retrouvaient des ouvriers agricoles, des artisans ou encore des paysans pour échanger quelques mots et vider quelques verres. Le Marquis de Girardin y a invité l’empereur Joseph II d’Autriche obligé de coucher dans cette auberge, car il ne pouvait pas séjourner au château avant d’avoir été reçu par le Prince de Condé à Chantilly. L’auberge a vu défiler de grands hommes dont on a gravé le nom sur la devanture. Dans cette liste apparaît évidemment l’homme qui, à l’époque, est arrivé serrant dans sa main un bouquet de végétaux fraîchement cueillis : Jean-Jacques Rousseau. Il venait fréquemment boire une chope de bière chez l’aubergiste qui bénéficiera de sa reconnaissance.

Ce château dans le pur style classique était à l’origine une forteresse, contrôlée par les comtes de Senlis et par les premiers rois de France. Ils venaient, sous les hêtres et les chênes, se battre, s’exercer à la guerre et pratiquer la chasse. Villa sur pilotis (entourée de deux tours à créneaux et protégée par une porte en pont-levis) construite au 9ème siècle. Elle devient une forteresse dévastée par la révolte des Jacques en 1358. Le château est réparé au 15ème puis transformé en 1600, date à laquelle la seigneurie d’Ermenonville sera érigée en vicomté par le Roi Henri IV. Aujourd’hui, les bases du château sont ancrées au plus profond du marécage. Beaucoup de personnalités sont venues dans ce château : en 1474, Louis XI, y séjourne pour travailler, à la fin du 15ème siècle, Henri IV achète ce château pour son compagnon d’arme, Dominique de Vic. En 1763, le Marquis de Girardin hérite du domaine et y reçoit J.J. Rousseau en fin de vie. Sur le fronton nord du château persiste le blason de la famille Radziwill propriétaire en 1878. En 1991, il devient un hôtel.

Jean-Jacques Rousseau est l’une des figures emblématiques d’Ermenonville. Sa statue est érigée en 1908. Cette évocation du philosophe est soulignée par son élévation, au-dessus de la chaussée : elle a volontairement été placée sur un petit tertre. Lorsque vous regardez le personnage, vous vous apercevez qu’il n’est pas seul. Bien loin de représenter un ange ou une figure féminine, ce qui l’accompagne n’est autre que sa pensée, son inspiration. On raconte qu’un Ermenonvillois aurait placé dans les fondations de la statue un os de sa main, une phalange, qui lui aurait été dérobée lors de son transfert au Panthéon après la Révolution. Légende ou réalité ? Le mystère plane… Jean-Jacques Rousseau séjourna au château d'Ermenonville les dernières semaines de sa vie. il est invité par le marquis René de Girardin qui s’inspire de sa vision de la nature pour concevoir le parc de son château. A l'opposé des jardins à la française, trés ordonnés, ces jardins sont "sauvages" et on y trouve des "fabriques", des étangs, des grands arbres, ...

Observez les portes de ce lieu… Ne voyez-vous pas les ailes du temps ? Ce sablier entouré d’ailes représente le temps qui passe et l’inévitable fin. Ici, familles nobles, simples Ermenonvillois ou soldats de guerre se retrouvent, côte à côte. Le premier caveau que vous apercevez est celui de la Famille Radziwill qui a "régné" sur Ermenonville pendant plus d’un siècle. Les allées centrales et annexes vous invitent à découvrir un site où la nature est présente et reprend parfois ses droits. Passez d’une allée à l’autre… Certains noms vous seront peut-être familiers : Jean Richard (créateur de ce qui est devenu la Mer de Sable), Christian Marin (célèbre acolyte de Louis de Funès)… Dans le fond, sur la gauche, vous pourrez apercevoir les tombes des soldats, aviateurs pour la plupart, tombés lors de la 1ère et de la 2nde Guerre mondiale. (Dépliant de l'Office de Tourisme)